La cour de récré – Prénom Armance

Madame Jill appelle cette semaine Armance

Dans le creux d’un bois, un filet d’eau vient sourdre à la surface de la mousse. Il coule ou s’étale plus ou moins. Armance petite fille, découvre et court avec lui et joue à s’éclabousser le pied, les mains et même le bout du nez avec cette eau fraiche. Elle est blanche et mousseuse parfois quand quelques pierres obligent l’eau à les contourner avec des vaguelettes.  Il grossit ce filet d’eau au fil de son chemin, des mini sources le rejoignant. Armance continue à suivre ce cours d’eau ; ici la largeur est double, là triple. La petite fille grandit aussi. Et voilà que le ruisseau poursuit Armance et voilà que Armance poursuit le ruisseau. Ils courent de conserve grandissent et grossissent ensemble. Le ruisseau devient rivière et passe dans les villages, dans les prairies, joyeux, chantant et dansant. La rivière finit par arriver dans une clairière et tout le monde peut la voir. Dans les hameaux qu’elle traverse, on a fait des retenues ; les femmes vont faire leur lessive. Elle devient lavoir.  Elle n’appartient plus à Armance. Des gens hydrographes, l’analyse l’eau, les algues, les petits poissons qui y ont trouvé refuge, la répertorie, la classe. C’est un nouveau cours d’eau qui va courir sur cinquante kms. Elle est importante. Mais la nommer ? Armance pleure son filet d’eau perdue!

Alors pourquoi ne pas la baptiser Armance cette jolie petite rivière qui ira se jeter dans une autre rivière  » la grande Marne.

Pour les besoins de l’histoire j’ai appelé Armance la rivière mais elle existe bien sous le nom de Amance.